Date de parution
09 septembre 2010
ISBN
9782918135159
Prix
10,00 €
Nombre de pages
135
Format
210mm x 135mm
Poids
190g
Formats inclus gratuitement :
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Date de parution
02 mai 2011
ISBN
9782918135340
Prix
5,90 €
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Que me contez-vous là ? Diderot, la fabrique du réel


Quelques mots sur le livre

Yvette Rodalec chronique "Que me contez-vous là ? Diderot, la fabrique du réel".

Évoquant les titres de romans Umberto Eco précisait qu’ils devaient « embrouiller » mais non point « embrigader ». Cela vaut aussi pour les essais, Que me contez vous là ? Diderot, la fabrique du réel tel est celui de Christiane Frémont, philosophe et chercheur au CNRS/Bourgogne. Que perçoit-on ? Une question qui esquisserait un objet d’étude : le récit fictif. Un nom d’auteur avec tout ce qu’il convoque de représentations sur sa personne. Et puis, il y a cette interrogation… « Que me contez-vous là ? Est-ce un « à la manière de Diderot » qui aimait à interpeller son lecteur ? S’adresse-t-elle à Diderot qui sous-titra certains de ses récits « contes » et intitula l’un d’eux : Ceci n’est pas un conte » ? Après tout, Diderot n’est pas à un paradoxe près, et Michel Serres qui préface l’essai de C. Frémont célèbre « la perpétuelle puissance de métamorphose » du philosophe et en fait « l’homme de la totalité mouvante », soulignant au passage qu’il n’y a « d’intelligence qu’en mouvement ». S’agit-il alors de lui demander des comptes ? Mais sur quoi ? Sur cette « fabrique du réel » ? S’agit-il de questionner le rapport que la fiction entretient avec le réel ? Cela suggèrerait-il une interrogation sur l’effet de vérité et comment il se produit ? C. Frémont aborde tout ce qui fait signe dans son titre, mais son essai ouvre d’autres perspectives et s’envisage à une autre altitude. La citation de Michel serres qui inaugure sa préface, vaut pétition de principe : « Seule la philosophie démontre que la littérature va plus loin et plus profond que la philosophie » …et tout particulièrement précisera Christiane Frémont quand il s’agit de Denis Diderot. En effet, dès le départ, elle met les contes à jour. Le siècle des Lumières n’a pas inventé le conte philosophique et l’on sait que chez les philosophes anciens les fables et mythes ont souvent servi de relais à la démarche dialectique. De plus, Voltaire et Diderot ont un « inattendu précurseur » en la personne de Leibniz qui ne négligea pas les « historiettes » dans son questionnement métaphysique sur la complexité du réel et sur l’origine du mal. En multipliant les combinatoires autour du bien et du mal, de la culpabilité et de l’innocence…, il testait « leur validité en philosophie » nous dit C.Frémont. Diderot et Voltaire ont compris l’intérêt du récit fictif, mais si le dernier en fait un instrument polémique au service de ses théories et certitudes, il est incontestable pour C. Frémont que le premier y « élabore sa philosophie » loin des systèmes dogmatiques. En fabriquant du réel, par des dispositifs narratifs singuliers, il en problématiserait la complexité et tenterait de la rendre intelligible. L’auteur se livre à une analyse fouillée de ces dispositifs narratifs dans quelques contes, mais aussi dans le roman Jacques le fataliste. Ainsi perçoit-elle dans la conjonction que constitue : Le Supplément au voyage de Bougainville, Ceci n’est pas un conte et Madame de la Carlière, « une solution inattendue et profonde à la question est-il bon ? est-il méchant ? ». Les deux derniers contes montreraient qu’il n’y a rien d’absolu dans la morale quels que soient les points de vue choisis pour l’observer.
Elle donne à voir la pertinence de ce laboratoire philosophique où le réel fabriqué met à l’épreuve, interroge l’autre, celui qui ne serait pas fictif, ouvrant ainsi à sa dimension contradictoire, à sa trame hasardeuse et à sa nature par essence « controversable » car « il pourrait toujours être autrement ». Pour C. Frémont, ce souci de déjouer les certitudes théoriques de la vieille métaphysique se retrouverait dans Le paradoxe sur le comédien. La scène en effet, ne serait-elle pas un lieu idéal pour penser l’énigme du sujet ? La figure du comédien « n’enfermerait-elle pas les abîmes de la métaphysique classique ? ». C. Frémont dans Que me contez-vous là ? Diderot, la fabrique du réel nous propose des directions neuves et des perspectives nouvelles. Elle multiplie les hypothèses de sens sans imposer de significations rigides et encore moins de certitudes toutes faites. Comment pourrait-il en être autrement avec Diderot qui, le reconnaît l’auteur « a toujours une longueur d’avance sur les interprétations mêmes paradoxales qu’il suscite »

Quatrième de couverture

Ah, les hommes… ! Ah, les femmes… ! Il fallait l’œil vif de celui que le siècle appelait « le Philosophe » pour peindre ces curieuses bêtes que sont les humains. Sont-ils bons, sont-ils méchants ? Mais qui les fit tels ? La nature ? La société ? Elles se relaient l’une l’autre – mais les crimes du collectif sont plus graves que ceux de l’individu. Mais encore : celui-ci est-il vraiment sujet à part entière ? libre, ou déterminé ? Comment se font les liaisons entre les choses, les êtres, les événements, les pensées ? Jacques, le fataliste, en tient pour la nécessité, son auteur subtilement le récuse. Le vieux débat sur le mal, la contingence, la nécessité n’est pas clos. Et il fallait toute la richesse inventive des Contes pour démêler la complexité du questionnement métaphysique sur le réel. La littérature commence-t-elle là où s’arrête la philosophie ?